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E m i l e - L o u i s H E C K P r e m i e r p r o f e s s e u r d e l i t t e r a t u r e f r a n c a i s e a 1 ' U n i v e r s i t e I m p e r i a l e d e T o k y o , e t G r a n d d i r e c t e u r d e 1 ' E t o i l e d u M a t i n —

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(1)

Emile-Louis HECK

Premier professeur de litterature francaise a 1' Universite Imperiale de Tokyo, et Grand directeur de 1' Etoile du Matin—

TANAKA Sadao

1.

Au lendemain de la Restauration de Meiji (1868), le gouvernement du Japon, en vue de moderniser le pays, mit sur pied un plan rigoureux et urgent, en adoptant la culture et la civilisa- tion des pays occidentaux.

L' une des priorites du gouvernement etait de former des cadres capables d' assurer l'avenir du pays. Pour cela, it fallait envoyer en France et dans les autres pays occidentaux des jeunes gens aptes a assimiler rapidement la civilisation europeenne.

C' etait les etudes militaires et industrielles qui s'imposaient d' abord.

Ainsi, le 22 decembre 1870 (3e annee de Meiji), un reglement sur les etudes a l'etranger fut etabli et publie.

Nous avons déjà traite de ce qui concerne ces etudes, au debut de l'epoque de Meiji, en par- ticulier de la presidence de 1'Association des Etudiants en France, avec IRIE Fumie.

En avril de 1877 (10e annee de Meiji), le gouvernement d' alors, fonda une Universite a Tokyo, dans le but de former des cadres sur place, dans leur pays.

En 1886 (19e annee de Meiji), l' edit de fondation de l'Universite Imperiale fut promulgue:

l'Universite actuelle etait reorganisee en Universite Imperiale.

Ensuite, en 1897 (30e annee de Meiji), l'Universite Imperiale de Kyoto fut fondee, comme it avait ete fait precedemment a Tokyo. Il n'y avait jusqu'alors qu'une unique Universite Imperiale a Tokyo. C' est ainsi que lors celle de Kyoto fut fondee, elles furent desormais nommees respectivement: Universite Imperiale de Tokyo et Universite Imperiale de Kyoto.

Or, en 1919 (8e annee de Taisho), l'edit relatif a l'Universite Imperiale fut revise; en meme temps, le systeme de l'Universite fut amende dans le sens d'une reglementation nationaliste plus rigoureuse.

Apres la Seconde Guerre Mondiale, en 1947 (22e annee de Showa), l' edit qui jusqu' alors

regissait l'Universite fut abroge. Et, en 1949 (24e annee de Showa), l'Universite Imperiale de

Tokyo se transformait en un nouveau systeme, qui est celui de l'Universite actuelle.

(2)

2.

Nous ecrivons d' sait a son superieur, apercu de sa vie.

abord ici une partie des Papiers personnels que Emile-Louis HECK adres- en 1940 (15' annee de Showa). Car, ce curriculum vitae peut donner un

Origine, nationalite

Etudes, diplomes, Profession

Titres—

Decorations au Japon

Decorations en France

Etudes ecclesiastiques et Ordination

Residences diverses

Residence actuelle Voyage

ne a Danjoutin (territoire de Belfort), France Le 16 fevrier 1866

Ecole Primaire a Danjoutin de 1872 a 1879 Ecole Secondaire a Belfort de 1879 a 1883 Ecole Superieure a Besancon de 1884 a 1886

Universite a Parisde 1889 a 1891

Licencie es-lettres7 juillet 1891

Professeur de Belles Lettres a Saint Remy (Haute-Saone):

de 1886 a 1889 Professeur de langue et de litterature francaise a

l' Universite Imperiale de Tokyo: de 1891 a 1921 Directeur de 1'Etoile du Matin de 1921 a 1930

En retraitede 1930 a 1940

Membre a vie de la Societe Franco-Japonaise et de la Maison Franco-Japonaise de Tokyo

4eme degre du Soleil Levanten 1900

Degre de Chokuninen 1905

3eme degre du Tresor Sacreen 1913

Medaille du couronnement de l'Empereur Taisho en 1915

3eme degre du Soleil Levanten 1921

Officier de 1' Academieen 1909

Chevalier de la legion d'Honneuren 1919 Officier de 1'Instruction Publique en 1922 Jrdination a Saint Remy (Haute-Saone)

a Besancon (Doubs)

a Paris

a Tokyo

Ordonne sous-diacre a Paris en 1890

Ordonne diacre a Tokyo en 1892

Ordonne pretre a Tokyo en 1894

en France: a Danjoutin, a Beflort, a Besancon, a Saint Remy (Haute Saone), a Paris au Japon: a Tokyo de 1891 a 1930

a Urakami, a Osaka, a Mitaka a Kiyose-Mura

en Europe et en Amerique d'avril 1908 a mars 1909

(3)

Ensuite, nous allons presenter plus en detail ses etudes, et ce qui s'est passé avant qu'il obtienne une chaire a l'Universite Imperiale de Tokyo. En 1890 (23e annee de Meiji), Heck fut appele a Paris pour se preparer a son examen de licence es lettres. Il frequenta l'Institut Catholique et prit une inscription a la Sorbonne.

En 1891 (24e annee de Meiji), nous le trouvons a Paris preparant sa licence es lettres qu'il obtint a Poitiers. Justement cette annee-la l'Universite Imperiale de Tokyo avait demande a l'Ecole du Matin (Gyosei) de lui presenter un professeur de litterature francaise, et le superieur avait promis de fournir un licencie. Son superieur comptait sur Heck s'il reussissait son examen.

Il lui proposa alors de l'envoyer au Japon. Celui-ci accepta tout de suite.

Heck et ses quatre compagnons Marianistes, s'embarquerent a Marseille, sur le Sydney a destination de Yokohama. Le bateau n'entra dans ce port que le 3 septembre, a la tombee de la nuit. Le lendemain, ils furent accueillis par M. abbe Heinrich qui les ramena a l'Ecole de 1' Etoile du Matin.

Et, deux mois plus tard, Emile-Louis Heck entra a l'universite pour ne la quitter que trente ans apres, en 1921 (10e annee de Taisho).

Heck obtint avec difficulte son titre de professeur a l'Universite en premier lieu, car, it n'eut que des cours de langue francaise.

Ce fut en 1896 (29e annee de Meiji), que se presenterent les premiers etudiants pour la litterature francaise. Quelques annees plus tard, l'Universite lui proposa des cours de latin en echange des cours de langue francaise. Un peu plus tard, Heck ne s' occupa plus que de la litterature francaise.

Or, quel etait le contenu concret du cours de la literature francaise? Malheureusement, ce detail n'est pas clair, mais, nous pouvons supposer que c'est l'histoire de la litterature francaise, en particulier. Son livre de classe avait ete lu en trois ans`2'.

A propos du nom de ce livre, it est inconnu. Mais it ressemblait probablement au livre sui- vant "une histoire de la litterature" de Rene Doumic (1860-4937). Car, deuxieme professeur de ce cours, Henri Humbertclaude (Chargé de cours), l'utilisa pour ses etudiants(3'.

Le 11 novembre 1916 (5e annee de Taisho), ses anciens etudiants, ses collegues et un tain nombre d'amis feterent le 25e anniversaire de son professorat a l'Universite.

Voici un document inscrit sur ce sujet:

cer-

Monsieur le Professeur

Je suis tres heureux de l'occasion qui m'est offerte, en ce jour de la celebration de

vos vingt-cinq annees d'enseignement de la langue et de la Litterature franraises a

l'Universite Imperiale de Tokyo, de vous exprimer, comme representant de vos

anciens eleves et aussi de vos eleves actuels, nos sentiments de respect affectueux et de

profonde reconnaissance. Depuis vingt-cinq ans, nous vous avons trouve constamment

dans la meme bonte et dans la meme ardeur pour nous servir de modele par votre con-

duite, pour nous enseigner, et pour nous amener a la perfection de nos etudes. Nous

n'oublierons jamais de la vie, cher Monsieur le professeur, des temoignages de bonte

et de sympathie que nous avons reps et que nous esperons reevoir encore de vous.

(4)

Nous, vos eleves de Litterature francaise, nous sommes peu nombreux, it est vrai, mais nous esperons vous procurer une grande joie cependant et vous temoigner la reconnais- sance la plus effective, en travaillant nous aussi, a votre suite, a la propagation de la langue et de la Litterature franyaises, ainsi qu'a l'introduction de la civilisation francaise au Japon et a l'union amicale de la France et du Japon.

C'est d'un cceur sincere que nous vous presentons, en ce moment, nos plus vives felicitations, ainsi que nos meilleurs vceux de sante et de bonheur.

Nous vous prions, cher Monsieur le professeur, de les agreer et de nous croire tou- jours

Vos eleves tout devoues et tres reconnaissants.

Le vicomte M. Tsuchiya et les autres.

(le 11 novembre 1916)

Ensuite, selon le document conserve par Gyosei Shudo-in, it etait inscrit en ce qui concerne Emile-Louis Heck, dans son article comme suit: « A sa sortie, ses anciens eleves, voulurent lui temoigner leur respect et leur reconnaissance d'une faron qui ne fat point banale. Its firent couler deux bustes en bronze de leur venere maitre: l'un devait rester a l'universite, l'autre fut porte a Danjoutin en 1922 par un de ses anciens eleves qui allait completer son education en France.

Le buste de l'universite disparut dans la grande conflagration qui accompagna le tremble- ment de terre de 1923; mais celui de Danjoutin fut pose sur un piedestal et passera ainsi a la posterite »(4).

En 1921 (10e annee de Taisho), Heck quitta donc 1'Universite pour prendre la direction de l'Ecole de 1'Etoile du Matin (Gyosei). L'Annee suivante, le 20 janvier 1922 (1 le annee de Taisho), it recut le titre de Professeur honoraire du President de l' Universite Imperiale de Tokyo.

A M. Emile Heck,

Commandeur du Tresor Sacre du Soleil Levant, Ancien professeur de la Faculte des Lettres de 1'Universite de Tokyo. En reconnaissance des precieux services que vous avez rendus a la cause de l'education et de l'enseignement au Japon pendant les trente annee de votre professorat a la Faculte des Lettres de l' Universite Imperiale de Tokyo, le titre de Professeur emerite de 1'Universite Imperiale de Tokyo vous a ete confere par l'Universite.

Yoshinao KOZAI »(5).

Sur sa vie, apres sa retraite de l'universite, nous avons reps deux precieux documents par

Gyosei Shudo-in: premierement, l' extrait de ses lettres, et deuxiemement, un cahier de la propre

main d' Emile Heck. Les phrases de celui-ci sont illisibles, mais, nous pouvons dechiffrer avec

l' aide de Monsieur et Madame Bernard Fages, mes meilleurs amis de longue date.

(5)

3.

1) Extraits de lettres du R.P. Heck«'

Lettre du 6 Mars 1923 (Tokyo)

Ecoutez plutot. Vous travaillez pour nous la-bas en France, en Belgique et ailleurs, ties bien; nous vous en remercions. Mais nous aussi, ici, sur place, en pleine terre de cataclysme, nous travaillons a recueillir des fonds... chez les parents de nos eleves, chez nos anciens et nos amis...

Nous avons lance une lettre d' appel, en francais, avec traduction en japonais, et cette lettre etait accompagnee d'une autre lettre, ecrite en japonais, par l'un des membres du Comite de Patronage que nous avons forme, pour appuyer l'appel des autorites de l'Ecole. Je vous envoie la traduction de cette lettre avec les noms et les titres des Membres du Comite. Jusqu'ici, nous n' avons envoye les lettres qu' aux parents des eleves ... et les contributions ont commence a venir immediatement.

(Suivent les sommes recues aux differents jours suivant l'appel.) (Somme) total 21.841,00 yen

Somme a laquelle it faut ajouter l'argent que nous avions déjà recu de parents d'eleves avant de lancer notre appel, soit 4.049,75 yen. Ce qui nous donne le total de 25.844,75 yen.

Notez qu'il s'agit de yen et non de francs! N'est-ce pas j oli ... et cela continue. J' espere que nous arriverons a depasser 100.000 yen et, qui sait, peut-etre atteindrons la Somme demandee, 200.000 yen... Nous prions la petite Therese. Elle fera bien les choses. "Elle passe son ciel a faire du bien sur la terre!"

Vous supposez bien que tout cela nous donne un petit surcroit de travail. Mais, ce n'est pas en nous croisant les bras que nous reussirons a relever nos ruines. Je dois faire une mention ties speciale de deux de nos anciens eleves qui travaillent pour l'Ecole d'une facon veritablement admirable, n' epargnant ni leur temps, ni leur personne: M. 1' amiral Shinjiro Yamamoto, que vous connaissez, et M. Tanaka Taranosuke (non chretien), banquier, grace auquel, nous avons pu déjà recevoir de serieuses contributions, et grace auquel nous en recevrons encore de plus considerables.

Lettre du 7 Novembre 1923

Cher et Venere Monsieur le Superieur,

Je vous envoie nos Messes—et je me permets de vous dire quelques mots.

Et d'abord, je pense bien qu' a present, vous leverez le ban que vous avez jete sur les hono- raires de Messes venant d'Amerique, etant donne que nous sommes ruines et qu'il va falloir

contracter des dettes probablement considerables, si nous voulons reparer nos dommages a Tokyo et a Yokohama. Nous avons, vous le savez a present, grand besoin de secours en argent, et, evidemment, it vous appartient de nous en procurer une bonne partie, non pas de vous- meme, puisque comme nous, vous etes pauvre, mais par les autres, que vous solliciterez pour nous, en Europe, et en Amerique.

Pour les Messes, on me dit que vous nous donnerez 4 frs. c.a.d. 50 sous japonais. Grand

merci. Mais 1 dollar americain nous vaut 200 sous. Cela fait une difference.

(6)

Nous avons commence nos reparations au Lycee. Il nous faudra a peu pres 60.000 yen.

Notez que cela presse, et qu'il y a encore maintenant reel danger pour nos vies et celles de nos enfants (pensionnaires surtout). Nous avons des tremblements de terre encore tous les jours, et parfois, assez forts, et causant des degats. Les fentes faits dans les murs en briques de certains de nos batiments s' elargissent. Avant-hier, pendant les exercices du matin, nous avons subi un fort tremblement qui nous a jetes tous dans la stupeur—bruit tres fort dans notre chapelle! je disais la Ste-Messe, j' en etais a la Consecration! Mr Humbertclaude distribuait la Ste Communion—stop immediat, attente anxieuse! puis... on continue... comme si de rien n'etait...! Mais!... La nuit derniere a 10 h 1/2, forte secousse! qui nous fait sauter hors du lit...

puis on y rentre, en recommandant son ame a Dieu! Mais, quand cela prendra-t-il fin... et qu'ar- rivera-t-il?... Dieu seul le sait. Il est le Maitre. Il a pose des lois que l'on appelle naturelles. Il faut qu'elles s'accomplissent. Elles nous broyeront peut-etre dans leur course que son Saint Nom soit beni tout de meme.—Et le Primaire, it faudra le rebatir. Cela nous coutera au moms 200.000 yen!! Et it nous faudra aussi un modeste scolasticat: 30.000 yen.

Je ne parle pas de Yokohama. II n'y a la que des ruines! Personne ne deblaye ! Les cadavres sont encore en grand nombre sous les maisons ecrasees. Il n'y a plus d'Europeens..., et ils ne reviendront pas de si tot... Nos Freres sont a Kobe, peut-etre pour assez longtemps. Vous corn- prenez, ditez-vous. Ici, les paroles ne suffisent pas. Il faut les actes. C'est par la que l'on prouve la sympathie, la charite! son devouement. Nos attendons! Je pense que notre Venere Bon Pere a deja envoye a M. le Provincial la permission d'emprunter, eventuellement, 100.000 yen ou davantage. Nous pourrons peut-etre emprunter en Indo-Chine a un taux tres favorable 2,50%.

Ici, nous ferons notre possible pour recevoir des dons, mais le moment est tres defavorable! ! Il y a trop de sinistres, et les riches sont surmenes! Evidemment, dans les circonstances actuelles, it n'est pas possible de songer a faire un Lycee Superieur!..

Le nombre de nos eleves est sensiblement le meme que lorsque je vous ai ecrit la derniere fois. Au Lycee, sauf quelques-uns, qui sont encore absents, tous ceux qui doivent revenir sont revenus. Nous avons 630 eleves, et au Primaire, il y en a 547. total 1177. Le nombre de nos pensionnaires a considerablement augmente. En octobre il etait de 23, a present nous en avons 81, et it nous faudra stopper, car nous allons demolir le dortoir des petits (en briques, sous la chapelle en bois; beaucoup de longues fentes tout a travers le mur.) et le reconstruire en bois (travail difficile et couteux, mais necessaire). Que voulez-vous? Nous sommes au Japon, dans un pays de tremblement de terre, on ne doit pas construire en briques ici: Heureusement que nous n' avions que les rez-de-chaussee ainsi construits. Pour notre (mot japonais illisible) mai- son d'administration, a 2 etages (et rez-de-chaussee), elle est en bois, avec revetement de briques. Elle est restee debout a cause du bois, mais les briques sont fendus dans de nombreux endroits; nous les mettons de cote et les remplacons par des planchettes revetues de mortier- ciment.

Et nos petits pensionnaires iront loger pendant quelque temps au dortoir des moyens que l'on divisera en 2 parties.

Je m' arrete la pour cette fois; je suis tres affaire, nous avons architecte, entrepreneur et ouvriers dans la maison. Nous sommes tres genes cet hiver avec tous ces travaux. Mais i1 faut passer par 1A, on fera le moins mal possible.

M. le Provincial a perdu un peu de sa mauvaise humeur. Dieu en soit loue!

(7)

Daignez agreer, cher et venere Monsieur le Superieur les hommages respectueux.

De votre enfant japonais tres obeissant et tres devoue dans le Seigneur, et en sa Tres Sainte Mere.

Lettre du 26 fevrier 1924 (...)

Notre terre du Japon, ou plutot notre terre de Tokyo et des environs, n' est pas encore suf- fisamment tassee; elle a encore frequemment des soubresauts assez inquietants. Celui du 15 jan- vier etait de ce nombre. Comme vous le supposez dans votre lettre, tous les Freres libres etaient a la chapelle, et les surveillants avec les eleves, soit encore au dortoir (les petits), soit déjà a l'etude (grands et moyens). Il etait 5,50 du matin. Je disais la Ste-Messe a un autel lateral et M.

l'abbe Walter au maitre autel. Je venais de faire la Ste Communion sous l'espece du Pain, et j'avais decouvert le calice pour communier sous l'espece du Vin! C'est alors, moment drama- tique entre tous, que les secousses se firent sentir tout a coup, violentes, repetees, angoissantes.

L'electricite fut coupee; obscurite complete, sauf la veilleuse du St-Sacrement! bon nombre de feres se precipitent au dehors. J'ai cru vraiment que c' etait fini, et m' appuyant au coin de l'au- tel pour ne pas etre renverse, car mes jambes tremblaient fortement aussi, j'offrais ma vie a Dieu et je me preparais a paraitre devant lui, jetant de longs coups d'ceil au plafond qui craquait d'une fawn sinistre pour voir s' it n'allait pas bientot m' ecraser; a l' autel principal, M. l' abbe Walter, qui n' en etait pas encore a la communion, se tenait aussi bien qu'il pouvait, appuye sur la table d' autel, et attendait l' evenement... les candelabres roulaient de tous les cotes. La situa- tion etait d'autant plus dangereuse que les murs en briques du dortoir des petits sur lesquels reposait notre chapelle, etaient en pleine demolition, et remplaces seulement par endroits, par des poutres non encore completement boulonnes ! Tout le monde croyait que la chapelle partait dans la cour. Grace a Dieu, it n'en fut rien... les secousses diminuaient de violence, et le calme se retablit peu a peu, et votre serviteur et M. l' abbe Walter continuaient, non sans emotion et sans tremblement, la Messe si tragiquement interrompue. Monsieur le Provincial, quelques Freres et tous les Scolastiques etaient restes a la chapelle. Its n'avaient pas voulu laisser seuls a la chapelle les deux pretres qui celebraient. Les servants etaient restes a leur poste et faisaient bonne contenance! La Messe terminee, je sortis dans la cour pour voir ce qui s'etait passé chez les eleves. Its avaient fui et se trouvaient reunis avec leurs surveillants, au milieu de la grande cour, tres emus et se communiquant leurs impressions, regardant du cote de la chapelle qu'ils s'attendaient encore a voir tomber dans la cour! Je causai avec eux, moitie riant, comme cela est de mise dans le pays du Soleil Levant, et moitie pleurant, comme cela est de coutume en Occident. Grace a Dieu, tout se termina bien. Nous n' avons eu ni morts, ni blesses, et nos dom- mages nouveaux sont peu considerables compares a ceux du ler septembre.

Nous avons beni le Seigneur, remercie la Tres Ste-Vierge, ainsi que le Pere Chaminade, et nous nous sommes remis au travail, remettant notre sort entre les mains de Dieu!

de 1

Sur un billet du 25 mars 1924 annoncant la distribution des diplomes et des prix de 1' Ecole 'Etoile du Matin .

(...) avec les compliments respectueux de votre enfant japonais. Tout va bien. Notre

(8)

souscription s'eleve actuellement a 59.177 yen (jeudi 20 mars, 9 h A.M.). J'ai fait dernierement une demarche au Ministere de l' education ou j' ai vu M. Matsuura, le Vice-Ministre que je con- nais personnellement depuis longtemps. Resultat tres heureux. Le gouvernement japonais nous pretera, cette annee: 10.184 yen, et l' annee prochaine 19.366 yen, pour 5 ans, sans interet, mais sur hypotheque, et ensuite la meme somme totale, pendant 30 ans, a 5%. Si, pendant 30 ans, nous payons 658,97 yen par an, la dette sera, eteinte. Qu'en dites-vous?

Est-ce que nous nous croisons les bras. Le 16 avril, sur la demande de nos anciens eleves d'Osaka (anciens de 1'Etoile du Matin, residant a Osaka), j'irai la-bas, pour lancer la souscrip- tion et, si tout va bien, je rapporterai au moins 20.000 yen. "Si Deus pro nobis, quis contra nos?" Au revoir, M. le Superieur, veuillez prier pour nous, et specialement pour votre enfant docile et devoue en Jesus et Marie.

Lettre du 16 avril 1925 (...)

Nos contributions s'elevent actuellement a 137.000 yen. La souscription est officiellement close (le 31 mars). Mais nous recevons encore quelques milliers de yen peut-etre. Je suis heureux, du reste, de vous dire, que pour Tokyo, nous pouvons nous tirer d'affaires, et pour Yokohama, la Providence viendra a notre secours egalement. Ne sommes-nous pas tous les enfants de la tres Sainte Vierge?

(...)

(Apres avoir enumere le nombre d'eleves portages sur les differentes sections, le correspon- dant conclut:)

Ce qui nous donne le total de 685+556=1241, chiffre qui n'a jamais ete atteint. — Nous avons eu a la fin de mars 97 eleves diplomes (ayant fini leurs etudes a 1'Ecole — 2 ont echoue);

l' annee derniere 89.

Le succes de nos diplomes aux Ecoles depasse egalement tout ce qui s'etait vu jusqu'ici. Je ne connais pas encore tous les resultats pour les Ecoles libres. Mais pour les Ecoles superieures officielles, je suis mieux renseigne

Lettre du 8 aout 1925 (...)

Si les souvenirs dont je vous ai parle pour M. Tanaka et pour M. Yamamoto pouvaient arriver ici un peu avant le 19 octobre, j'en serais enchante, car je projette de faire ce jour-la, une grande ceremonie a 1'Ecole, pour deux raisons: 1) remercier nos bienfaiteurs officiellement et publiquement, 2) celebrer le 25eme anniversaire de la reconnaissance officielle de notre Lycee par le Gouvernement japonais. Et ce serait un moment bien choisi pour remettre a M. Yamamoto et a Tanaka le souvenir en question.

A cette occasion, je pense remettre a chacun de nos bienfaiteurs un joli petit album his- torique de l'Ecole que je suis en train de preparer pour le moment. J'ai déjà fait approuver le projet par le Conseil domestique et par M. le Provincial.

Pour le paiement des souvenirs, vous pouvez sans inconvenients prendre sur les fonds du Japon que vous (detenez) la-bas.

Je pense que le Commissaire (nom illisible) qui a ete si bienveillant pour nous (vous), a du

(9)

etre content des deux belles plantes que je lui ai fait porter a son ( ) Vous avez sans doute recu et peut-etre parcouru déjà le numero 26 de notre Revue et vous y aurez decouvert, j'imagi-

ne, quelques renseignements interessants: nombre de nos eleves, nombre de nos diplomes, et surtout le nombre de nos eleves sortant admis aux Ecoles Superieures.

28 eleves admis dans les Lycees Superieurs officiels, dont 7 au premier Lycee Superieur de Tokyo (le plus couru, et celui pour lequel le concours est le plus difficile)----(l'an dernier, nous n'en avions que 17)-

22 admis dans d' autres Ecoles Superieurs officielles, et 43, admis aux Ecoles Superieures libres. C'est extraordinaire, et pour une Ecole Secondaire libre, c'est inoui, surtout si l'on songe que chez nous, c'est le frangais qui est la langue etrangere obligatoire! C'est la tres Sainte Virge qui a fait cela, Bon Pere, qu'elle en soit benie! et puissions-nous nous rendre de plus en plus dignes de sa protection.

Le secours important qui devait etre donne pour Yokohama sur les fonds americains n'a pas ete accorde. Au dernier moment, quelqu'un a mis des batons dans les roues. Tout espoir

n'est pas encore perdu cependant. Mais it y a lieu de douter fortement. C'eut ete trop beau.

Lettre du 9 aout 1925 (...)

Nous laissons echapper 1' occasion d' acheter les terrains vides en face de notre Primaire. On commence déjà a batir sur l'un de ces terrains! Si plus tard, nous voulons les acheter, it nous faudra payer 3 fois plus cher. Monsieur le Provincial n'est-il pas un peu timide? En tout cas, j' ai fait mon devoir. Pour le reste, je m'en remets a la Bonne Providence. Mais n'y a-t-il pas un bon

vieux proverbe qui dit "aide-toi, et le Ciel t' aideras?" Nous aidons-nous suffisamment?

La question de "1'Ecole Superieure speciale" couronnement naturel de notre oeuvre de Tokyo a ete egalement ecartee. Gouverner, n'est-ce pas prevoir? et prendre d'avance les dispo-

sitions necessaires pour etre prets a realiser cette ceuvre dans deux ou trois ans. J' ai libere mon ame. Que la Sainte volonte de Dieu soit faite. Mais nous marquons le pas, nous pietinons sur place, et (dans) quelque temps...?!

2) Le cah ier du R.P. Heck'''.

Page 1

Universite

4 Ueno, le 4 mars 1925 (tomeshi?) Reponse aux discours avant le diner.

Les Discours—

Les Presents: (le 3eme degre du Soleil Levant

(Le titre de professeur honoraire «Emeritus professeur» « Meijo Kyoji?»

(le buste (2 modeles: 1 pour le seminaire frangais et 1 pour mon vieux pere—

((la pension?!)...

le diner ....

(10)

le 4 mars 1925

Excellences—(Mr Paul Claudel; Mr Kozai) Messieurs ...

Introduction Les faits La situation.

Je suis vraiment confus quand je pense a tout ce que vous avez fait pour remercier, et pour honorer le petit professeur de litterature francaise de l'Universite Imperiale, depuis qu'il a pris sa retaite.

Monsieur le President m'a obtenu une belle decoration: le 3e' degre du Soleil Levant. Le Conseil de l'Universite m'a decerne le titre tres honora- ble de « Meizo Kyoju» «emeritus professeur». «professeur honoraire».

Mes collegues, mes anciens eleves et mes amis se sont cotises pour faire sculpter mon buste par l'un des meilleurs artistes japonais, Mr Takeishi, buste ....

Page 2

...qui sera coule en bronze en double modele, l'un devant etre place au seminaire francais de l'Universite, et 1' autre, attention tres delicate, devant etre envoye la-bas, en France, dans le pays natal, et offert a mon bien-aime pere, venerable vieillard de 96 ans, qui pense sans cesse a son fils absent, et appelle son retour de tous ses viceux. Il sera sans doute tres heureux de le posseder ainsi, aupres de lui, meme sous la froide et insen-

sible forme du bronze ...

Aujourd'hui, pour mettre le comble a vos bontes, vous celebrez, en l'hon- neur de mon collegue Mr Beuf, malheureusement absent, et aussi en

l'honneur de votre serviteur, une belle fete de famille et vous nous entourez de votre chaude sympathie...!

I. Je ne meritais pas cela, mais merci-

Messieurs, tout cela, c'est beaucoup et si je ne craignais de vous faire de la peine, je vous dirais que vous avez trop fait. Non vraiment, je ne meritais pas tous ces titres, toutes ces distinctions, tous ces honneurs. Je

sais bien que j'ai travaille a l'Universite de Tokyo pendant 30 ans et que

30 ans c'est, comme l'a dit le poete latin: «dans la vie de l'homme mortel,

un long espace de temps» («longum mortalis aevi spatium» )! Mais le role

que j'ai joue a l'Universite Imperiale de Tokyo a ete, pour des raisons

diverses, tres modeste et bien secondaire. Je n'ai rien fait d'extraordi-

naire, ni de remarquable!

Et c'est, a la longueur et a la fidelite de mes services, plutot qu' a la valeur, je ne me le dissimule pas, que vous vous etes propose de rendre

hommage.

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Cela prouve du moins que pour fixer votre attention, recevoir de vous des temoignages de reconnaissance et d'affection, it n'est pas necessaire de faire beaucoup de bruit, ni de chercher a briller et a se faire valoir par tous les moyens. Il suffit de faire regulierement et consciencieusement, son devoir de tous les jours. Et bien, Messieurs, s'il en est ainsi, ce n'est pas moi qui vous donnerai tort. Il est tant de gens, dans le monde, qui negligent leurs devoirs d'etat qu'ils trouvent trop vulgaires, pour courir des aventures et s'occuper de choses qui, en realite, ne les regardent pas , que l'ordre social en parait profondement trouble, et que 1' on se demande parfois avec une certaine inquietude, de quoi demain sera fait ...!

Quoiqu'il en soit, Messieurs, je vous prie d'agreer, en ce moment, pour tout ce que vous avez fait, mes remerciements les plus vifs et les plus sinceres. Je remercie, Monsieur le President, Monsieur le Doyen, et tout specialement ceux de mes collegues et ceux de mes anciens eleves qui ont travaille directement a organiser la fete d'aujourd'hui, dans le but de souligner mon depart de l'Universite.

II—Adieux Les resultats

Et en effet, j'ai quitte l'Universite, it y a pits de 3 mois, et aujourd'hui, je vous fais officiellement mes adieux. Je vous prie de croire que ce n'est pas sans regret, car j'ai passé a l'Universite, avec vous, la plus longue et la plus belle partie de ma vie, de 26 a 56 ans.

Durant ce temps, j'ai connu beaucoup d'excellents professeurs, non seule- ment a la Faculte des Lettres, mais a la Faculte de Droit, de Medecine, des Sciences, dont quelques uns sont devenus pour moi de veritables amis; —j'ai travaille de mon mieux...

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.... a enseigner la langue et surtout la litterature de mon pays a de jeunes japonais intelligents qui sont tous a present, je crois pouvoir le dire, des

amis de la France, et dont la plupart enseignent dans les Ecoles Superieures et dans l'Universite, la langue et la litterature francaises.

Quelques-uns d' entre eux ecrivent des articles favorables a la France, font des traductions d'ouvrages francais, redigent des Revues, composent des dictionnaires. Bref, ils contribuent tous, de diverses manieres, a propager autour d' eux, parmi leurs compatriotes, la langue et la litterature franraises, a faire penetrer au Japon la civilisation francaise, si differente de la «Kultur», et a creer entre les Japonais et les Francais, une atmos- phere de sympathie, une entente des intelligences et des cceurs !

Ces jeunes gens avaient promis, ici-meme, le 11 9bre (=le 11 novembre)

1916, par la bouche de leur representant Monsieur le Vicomte Tochigu

(12)

(?), a l' occasion de mes noces d'argent de professorat a lUniversite, qu'ils travailleraient dans ce but. Its ont tenu parole! Je suis heureux de le recon- naitre aujourd'hui!, de les feliciter et, au nom de mon pays, je les remer- cie...

Messieurs, le fait d'avoir forme, a l'Universite, ces amis, ces propaga- teurs, ces apotres de la culture francaise, constitue, peut-etre, mon plus bel ouvrage. Et it restera pour moi un titre de gloire.

III—Les voyages en France

De plus, selon le vceu exprime a la meme occasion par son Excellence Monseigneur Eugene Regnault, alors ambassadeur de France au Japon,

plusieurs de mes anciens eleves sont alles en France, les uns envoyes offi-

ciellement par le Ministere de 1'Instruction Publique,...

Page 5

...les autres, devancant l'appel, a leurs propres frais, pour completer leurs etudes, pour acquerir une connaissance plus approfondie de la langue, de la litterature et de la mentalite francaise. Sans doute, d'autres les suivront de plus en plus nombreux car, vous le savez aussi bien que moi, it y a actuellement dans le peuple japonais et specialement dans les jeunes uni- versitaires un vif desk de voir de pres, chez eux, a l'oeuvre, ces Francais de toute classe, ces professeurs, ces savants qui se sont si bravement et aussi si humainement conduits avec tant d'intelligence et de sagesse et d'energie, a travers mine difficultes, a gagner la paix. Le passage recent du Heros de la Marne (il s 'agit du Marechal Joffre) au Japon semble avoir suscite avec force ce desir, et tout porte a croire que les autorites en France et au Japon, cedant aux circonstances favorables feront leur possi- ble pour le satisfaire et cela dans l'interet des deux pays. En tout cas, pour ce qui me concerne personnellement, Messieurs, je considere avec la plus grande joie ce mouvement de retour du Japon vers la France et je remer- cie le Ciel de l' avoir permis et j'entends bien continuer jusqu' au bout, pour ma petite part, a le favoriser et a l'activer.

Iv- 1' Etoile d u Matin

Car, Messieurs, vous ne l'ignorez pas, mon role au Japon n'est pas ter- mine. Je n'ai pas quitte le front, j' ai simplement change de secteur. Sorti

de 1'Universite, je reste a Tokyo, en qualite de Directeur de lEtoile du

Matin; Ecole Franco-Japonaise que vous connaissez bien, et a laquelle

plusieurs d'entre vous ont confie...

Page 6

...l' education de leurs enfants. La, tout pres de vous, dans une position de

semi-repos intellectuel, mais non pas administratif, je passerai, je

(13)

l'espere, quelques annees, l'automne de ma vie, au milieu des nombreux enfants et jeunes gens que la Providence voudra bien m'envoyer. Je con-

sacrerai le meilleur de mes forces, et aussi, je vous le promets, de mon cceur en union avec mes collaborateurs japonais et francais a elever, dans le sens complet du mot, au point de vue physique, intellectuel et moral, les enfants japonais qui frequnteront l'Etoile du Matin.

(Fin de page completement raye)

Verso de la page 6 (brouillon repris plus loin)

Il me semble qu'il est bon d'être non pas retablir un bel ideal. Il faut avoir la Foi ...

Il faut, comme dit l'auteur de Chanteclerc, rore a naitre en y croyant!»

specialiste quand il s'agit de

Edmont Rostand, «forcer 1' au-

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Je les aime ces enfants. Its sont polis, aimables, charmants, ardents au tra- vail. Et puis, ils chantent si bien, dans la langue de mon pays, les couplets populaires qui ont berce mon enfance: le Petit Navire, Ma Normandie, le Drapeau de la France ...La Marseillaise!

Vous dirai-je ici un reve que j'ai fait. Pour rendre plus serieux, plus corn- plet et plus efficace le bon travail franco-japonais qui se fait a l'Etoile du Matin, je voudrais voir cette Ecole consolidee par un Lycee Superieur, ou, si vous preferez, faire de cette ecole un Lycee complet de Francais.

Certes, je ne l'ignore pas, it y a a cela de serieux obstacles. Mais sont-ils reellement insurmontables? Non, sans doute, si les Japonais et les Francais unissent leurs efforts pour les renverser. Quand il s'agit de realiser un bel ideal, it est bon d'être un peu optimiste, d' avoir la Foi! « Il faut—comme dit l' auteur de Chantecler, Edmond Rostand—forcer 1' au- rore a naitre en y croyant!»

Quoiqu'il en soit, Messieurs, je compte sur vous. Avant de quitter 1'Universite, je vous ai rendu un dernier service. Je vous ai offert un excellent successeur en la personne de Mr Humbertclaude. Vous l'avez accepte. Je crois que vous n'aurez pas a le regretter. Il fera mieux que moi, et it ira plus loin que moi; car lorsque...

Page 8

... je suis entre a l'Universite, la porte qui donne sur la France m'etait presque fermee: je 1' ai entr' ouverte serieusement.

II pounra lui, je l'espere et je le souhaite, 1'ouvrir a 2 battants et de nom- breux etudiants y passeront. D'avance, je m'en rejouis, avec lui et avec

vous...

Mais, j'ose croire qu'en retour, vous m'aiderez, vous aussi, a rendre

l'Etoile du Matin de plus en plus prospere et que, dans ce nouveau poste,

(14)

je pourrai, grace a vous, travailler avec succes a augmenter au Japon le nombre des admirateurs et des amis de la France.

Messieurs, je m'arrete, car je ne veux pas abuser de votre patience.

Encore une fois, de tout cceur, je vous remercie, et je vous prie de croire que je n'oublierai jamais ni mes collegues, ni mes anciens eleves de l'Universite, ni aucun de mes amis Japonais

Finalement, pour eclaircir les relations jusqu' a la fin entre l'Universite Imperiale de Tokyo et Emile-Louis Heck, nous ajoutons ici une lettre adresse au President de cette universite de l'Ecole de 1' Etoile du Matin (H. Humbertclaude).

Tokyo, Akebono Gaku-en, le 2 juillet 1943 Monsieur le President (...)

J'ai la douleur de vous faire part de la mort de Monsieur Emile Heck, Chevalier de la Legion d'Honneur, Commandeur des Ordres Imperiaux du Soleil-Levant et du Tresor Sacre, Professeur Honoraire de l'Universite Imperiale de Tokyo, Ancien Directeur de l'Etoile du Matin, decede le 27 juin 1943, a Kiyose, Tokyo Fuka.

Un service funebre pour le repos de l' ame du defunt sera celebre dans la Cathedrale de Sekiguchi, le 10 juillet a 3 heures de l'apres-midi.

Veuillez agreer, Monsieur le President,1'expression de mes sentiments respectueux.

H. Humbertclaude

(Ex Chargé de cours a l'Universite Imperiale)

A Monsieur Uchida Shozo, President de l'Universite Imperiale de Tokyo.

Notes:

(1) TANAKA Sadao: Les debuts de l'etude du francais au Japon. FRANCE TOSHO, Tokyo, 1983.

p.p. 127-148.

(2) Notes rassemblees par SUZUKI Shintaro: "Quelques notes barbouillees sans pretention par des professeurs de la Porte Rouge a la l'occasion du quatre-vingtieme anniversaire de l'Universite de

Tokyo". (En japonais, Akamon kyouju rakugaki cho—Tokyo Daigaku 80 nen). Masu shobo,

Tokyo, 1955. p. 74.

(3) Notes rassemblees par Otaka Yorio: "La litterature francaise et moi". (En japonais, Furansu bun- gaku to watasi). Heibon-sha, Tokyo, 1985. p. 210.

(4) Documents conserves 1' avoir commuique.

par Gyosei Shudo-in, Tokyo. Nous remercions le R.P. Shimizu de

nous

(5) ibidem, Note (4).

(15)

(6) R.P.=abreviation du Reverend Pere. Documents conserves par Gyosei Shudo-in, Tokyo. Nous remercions encore le R.P. Shimizu de nous l'avoir communiqué aussi .

(7) ibidem, Note (6).

(Nous remercions Monsieur et Madame Bernard Fages de leur concours, ce qui nous a permis de

rediger cet article.)

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